Description du Moringa Oleifera
RAIFORT ARBORESCENT
MORINGACEAE
Le Moringa est un petit arbre originaire d’Asie tropicale, naturalisé et cultivé dans de nombreux pays tropicaux.
C’est un arbre assez résistant à la sécheresse, facile à cultiver, très commun aux Indes, dans tout le sud-est de l’Asie, aux Philippines, en Afrique. Il est également présent en Amérique du sud.
Son feuillage peu fourni mais élégant, est décoratif ; nombreuses fleurs blanches ; le fruit est une gousse persistant assez longtemps en forme de baguette de tambour (drumstick tree).
Les fleurs, les jeunes gousses, les rameaux et les feuilles sont comestibles après cuisson. La saveur de la racine est piquante et rappelle le raifort ou le gros radis, les graines donnent l’huile de Ben, mais c’est aussi une plante d’usage courant en médecine traditionnelle aux Indes.
Composition chimique et propriétés
Toutes les parties végétatives contiennent un hétéroside à saveur piquante qui s’hydrolyse à 100 °C en présence d’eau.
Le feuillage a une teneur très intéressante en protéines (assimilables à 90%) : 8 à 9% du poids humide, environ 25% du poids sec, en vitamine A (presque 2000 microgrammes pour 100g), en vitamine C (180 mg pour 100 g) et en vitamine B1 (220 microgrammes pour 100g).
Les feuilles contiennent aussi beaucoup de calcium, de fer et de potassium.
Rappelons que d’autres feuillages sont également fort intéressants pour leur contenu en protéines, vitamines et minéraux et leur facilité de culture, par exemple : les amarantes Amaranthus spsp, le chou canaque Hibiscus manihot, le manioc Manihot esculenta.
Une étude faite en Thaïlande en 2007 montre que le moringa contient des substances antioxydantes qui font de plus baisser le taux de lipides sanguins, au total on observe une action anti-athéromateuse. En effet, l’administration pendant 12 semaines d’un extrait de moringa chez des lapins artificiellement nourris pour être hypercholestérolémiques provoque une baisse du taux de cholestérol sanguin qui s’accompagne d’une diminution d’environ 50 à 86% de la formation des plaques d’athérome. Un effet semblable à celui des statines synthétiques.
Une étude japonaise de 2007 montre que la consommation de feuilles de Moringa améliore le diabète de rats naturellement diabétiques.
Les composés actifs semblent être des polyphénols très ubiquitaires et communs chez les végétaux : dérivés du quercétol, du kaemférol, la rutine et certains acides phénols (acide chlorogénique).
L’huile essentielle de feuilles et l’extrait hydro-alcoolique (éthanol 70%) de graines sont actifs sur des dermatophytes communs.
Une étude chinoise de 2005 confirme le pouvoir antifongique de certains extraits de Moringa sur certains champignons parasites de la peau : Trichophyton rubrum, Trichophyton mentagrophytes, Epidermophyton xoccosum et Microsporum canis. Par contre, l’extrait hydro-alcoolique de feuille n’est quasiment pas antifongique.
L’extrait méthanolique des feuilles produit chez la souris une légère hypothermie qui potentialise les effets des barbituriques. C’est un dépresseur du système nerveux central (SNC) qui, chez l’animal, provoque une certaine incoordination motrice, avec perte du tonus musculaire (myorelaxant), réduction de l’activité et de la curiosité (recherche de nourriture, test du labyrinthe). Pour certains auteurs cet effet dépressif du SNC associé à l’hypothermie rappelle celui de la réserpine ou de la chlorpromazine.
Les graines renferment 15 à 35 % d’une huile comestible jaune claire, inodore et de saveur douce qui a la particularité de ne pas trop rancir et d’être très fluide.
Il semblerait que certaines populations Africaines utilisent traditionnellement la graine de moringa écrasée pour purifier l’eau de boisson. Les tourteaux résultant de l’extraction de l’huile sont également utilisables pour clarifier et purifier l’eau. On sait maintenant que ce sont les protéines de la graine de moringa qui servent à clarifier par coagulation les eaux turbides et qu’une fraction très particulière, le polypeptide « FLO » possède en plus une action antibactérienne très puissante.
Cet extrait de moringa est aussi efficace et moins cher que les sels d’aluminium utilisés pour clarifier et purifier l’eau.
Le peptide antimicrobien « FLO » est l’objet d’études : amélioration du pouvoir antimicrobien, production par génie génétique.
Utilisations
Les feuilles fraîches ou sèches sont un excellent complément alimentaire particulièrement recommandé chez l’enfant pour sa haute teneur en protéines assimilables. Des formules de bouillies infantiles ( céréales locales, huile de palme, graines d’arachide, sel iodé et fluoré) ont été mises au point en Afrique contenant 10 à 20 % de poudre de feuilles de Moringa.
En Asie les feuilles et les jeunes gousses sont un aliment traditionnel très apprécié (cuisson courte comme des épinards ou des haricots verts).
La consommation régulière de feuilles de Moringa oleifera est à recommandée en cas de diabète léger de type 2, d’hypercholestérolémie et d’athérome.
En médecine traditionnelle presque toutes les parties de l’arbre sont utilisées. Les feuilles légèrement chauffées sont un traitement des fièvres « grippales ». Plus longuement cuites, elles sont nutritives, comme nous l’avons vu, et « rafraîchissantes », légèrement antalgiques (douleurs musculaires, rhumatismales).
L’extrait aqueux est considéré comme antifertilisant.
Le jus des feuilles fraîches, les feuilles froissées ou la racine écrasée sont révulsifs et servent : comme sinapismes dans les affections broncho-pulmonaires, comme antinévralgiques, écorce et feuilles broyées appliquées sur la tête (migraine, névralgie faciale) ou sur la région douloureuse, pour supprimer ou réduire la sécrétion lactée (montée de lait) en friction sur les seins.
On pourrait envisager d’inclure l’extrait méthanolique de feuilles dans des phytomédicaments visant à traiter les cas d’anxiété avec agitation, et peut-être aussi pour calmer certaines douleurs migraineuses.
L’huile de ben (huile de graine), consommée aux Indes, a longtemps servi en horlogerie pour lubrifier ressorts et rouages et en parfumerie pour fixer les parfums par macération ou enfleurage.
Clarification et purification de l’eau
Exemple 1 : Pulvériser 50 grammes de graines de Moringa oleifera pour un litre d’eau douce à traiter. Laisser en contact 30 minutes en agitant de temps en temps et filtrer.
Exemple 2 : préparer d’abord une suspension de 2 cuillerées à café de poudre de graines sèches de moringa dans 1/4 de litre d’eau claire ou bouillie, bien homogénéiser, filtrer. Ajouter le filtrat à 20 litres d’eau à traiter en remuant l’eau pendant une dizaine de minutes, puis laisser reposer.
Signalons qu’un autre moringa, Moringa stenopetala, originaire d’Ethiopie, possède des propriétés voisines : nutritionnelles, diététiques, pharmacologiques et qu’on peut aussi l’utiliser pour purifier l’eau de boisson.
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